Le siège en 1573 de Sommières fut certainement mené par 8 grosses pièces composées de canons de type Dragon de calibre 40 livres, qui pesaient 7000 livres : 3,5 tonnes et mesuraient 16 pieds _ de long (5 m 30.) Elles étaient transportées par un attelage de 21 chevaux chacune et il fallait pour les utiliser 5 canonniers et 30 pionniers.

Il y avait aussi 6 couleuvrines montées sur des affûts de sièges, d’un calibre de 15 livres, 2 onces, de 9 pieds et 10 pouces (3 m) de longueur pour un poids total de 6500 livres (3,2 tonnes.)

Il fallait un attelage de 17 chevaux pour mouvoir ces canons, et 4 canonniers et 24 pionniers pour les utiliser. Les armements et ustensiles nécessaires à l’utilisation de ces pièces d’artillerie sont, 6 leviers de manœuvre, deux masses, 1 écouvillon, 1 refouloir, 1 coussinet, 1 dégorgeoir, 1 corne d’amorce, 1 boute feu, 1 gargoussier, 1 balai, 1 chapiteau, des bouchons, des boulets. L’artillerie de siège était transportée avec un affût de siège, composé de 2 flasques, 4 entretoises, 1 semelle, 1 vis de pointage, 1 écrou en cuivre fixé à la semelle par deux boutons, 1 essieu en bois, et deux roues.

L’artillerie avait aussi besoin de différentes voitures, de chariots à canon, des chariots à munitions, de caissons à munitions, de caissons d’outils, de charrettes à munitions et à boulets, des tombereaux, des civières à toile pour le transport des poudres....

La voie des voitures, c’est à dire sa largeur à l’intérieur des roues était de 56 pouces et demi (1 m 50) pour les transports sur les routes et 45 pouces et demi (1 m 21) à l’intérieur des places. Le transport des pièces était fastidieux, très lent.

Le siège subi par la ville de Sommières du 18 février au 9 avril 1573.

Les pièces de canon, hissées sur les pentes dominant la forteresse, furent pointées sur le front nord du château, et tirèrent sur les remparts, entre les deux tours du château.

La tour Montlaur fut abattue et boucha dans sa chute une brèche faite dans la muraille. E. Giry indique que la tour tomba le 18 février à dix heures du matin « toute entière, et sans se séparer en morceaux jusques à ce qu’elle coucha par terre »

Pourtant J Mesqui a remarqué en regardant la gravure de 1622, que la tour de Montlaur y figure encore, mais elle est beaucoup moins haute que la tour Bermonde.

Sur la gravure de 1573, elles sont de hauteur identique, ce qui laisse supposer que seule la partie haute de la tour fut détruite par la canonnade de 1573.

Damville plaça alors de nouvelles pièces d’artillerie près de la tour de la Glacière ; les tirs firent une brèche de 30 mètres, pourtant insuffisante pour conduire le moindre assaut.

Quelques jours plus tard, le maréchal ordonna une canonnade orientée depuis le nord, qui eût raison de la tour de la Vignasse et de toute la courtine orientale allant jusqu’à la brèche faite par les premiers tirs de canons.













Nous pouvons tirer plusieurs conclusions des résultats de ces canonnades à répétition : elles firent beaucoup de dégâts et détruisirent 2 tours ainsi que la courtine orientale, firent 2 brèches importantes dans les remparts.

Ces résultats probants ne permirent pourtant pas à l’armée du maréchal de prendre la ville, ce furent les huguenots qui se rendirent en négociant de très bonnes conditions.

Une idée importante doit ressortir de ce demi-échec : l’armée du Maréchal était très puissante mais lui ne fut jamais un grand chef de guerre, un stratège. Il était brave, mais le constat militaire en Languedoc ne fut pas exceptionnel, il eut du mal à prendre des petites villes comme Sommières, Saint-Gilles ou Clermont-Lodève, et échoua complètement devant Montpellier.











La ville de Sommières fut toujours impliquée dans les problèmes politiques de la Province pendant ces guerres de religion, mais elle paya relativement cher ses rébellions : rappelons le, elle subit trois sièges importants en moins de 50 ans.































Source : Aimé Jeanjean

www.sommieresetsonhistoire.org

   Histoire du Château...
Ruines de la tour de la Vignasse