Au premier siècle avant J.C les tribus gauloises grimpent sur les collines pour voir venir l'ennemi et se protéger. Ainsi est construit l'oppidum de Meyre (Midrium).

Mais tout commence avec la construction du fameux pont Romain qui enjambe le fleuve «Vidourle». Il daterait suivant des études récentes de l'époque Augustéenne, charnière entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle ap. J.-C.. Il est superbe avec ses 189 mètres de long et ses 21 arches toutes à plein-cintre et deux tours de gardes à ses extrémités.

La ville se construit donc sous «Meyre» qui donnera «Someire» puis son nom de «Sommières».

La carrière des Monvallats (à Junas) a fourni, en partie, la pierre tendre des arènes de Nîmes et celles qui construiront le pont ainsi que les remparts et portes de la ville.

En 412 la ville est dévastée par les barbares (Goths et Vandales).

En 720 les musulmans s'emparent de Sommières. Après la défaite de Poitiers, ils fortifient leurs garnisons dans les murs, ils créent des moulins à eau sur le Vidourle.

Vers 752, Ansemund, un goth de Nîmes fait appel aux francs pour chasser les occupants, les arabes qui partent en 759.

Vers 1024, les Wisigoths construirent à flanc de rochers, sous Midrium (Villevieille), trois tours qui surplombent et protègent le pont romains.

Le roi du nord n'a pas pu investir la région et y imposer le français. Sommières est devenue une place forte considérable.

C'est une nécessité en cette période anarchique ou les vassaux se rebellent souvent contre leurs tuteurs."Pons", voyant avec inquiétude l’essort de la ville, rase une de ses tours ; mais il fait construire deux monastères et un hospital .

Sommières devient Cathare vers 1200.















Les origines réelles de la ville sont étroitement liées à celle de la maison des Bermond d’Anduze et de Sauve. Sommières apparaît, en effet, dans notre histoire méridionale sur son emplacement actuel, au X siècle, avec comme seigneur Bernard III d’Anduze. En 1041, un acte fut rédigé et signé par lui  dans son château de Sommières. Ce château fut construit sur l’éperon rocheux dominant l’ancienne voie romaine et le Vidourle, probablement vers la fin du Xe siècle ou tout au début du XIe. De cet ensemble souvent modifié subsistent une majestueuse tour carrée et une importante partie des remparts.

En 1248, les tanneries se multiplient et un quartier se créé au-delà du pont de façon anarchique. Les maisons et rues se construisent de plus en plus. On va même construire des maisons sous et sur le pont romain, lequel est réduit à 7 arches. Toutefois craignant les crues dont il était coutumier, les habitants construisirent leurs maisons sur les arcades de style roman ; c’est cette architecture qui caractérise la partie basse de la ville ainsi que les rues perpendiculaires formant un quadrillage parfait. Le Vidourle est étranglé et va piquer de terribles colères connues sous le nom de "Vidourlades", le roi Louis 9 fait fortifier le château et la tour.

La ville compte plus de 200 puits et 3200 habitants avec une foire qui dure trois jours sur la place "Souveraine", aujourd'hui place Jean Jaures.  

De 1017 à 1500 Sommières connait beaucoup de malheurs comme les épidémies de peste, guerres et les tuchins; La ville est même vendue, pour peu de temps aux Italiens. Puis les Anglais l'assiègent et la prennent, elle devient donc Anglaise.

Après que les Anglais aient été chassés, elle est ravagée par 649 feux et par la peste. En 1418, elle embrasse le parti Bourguignon, mais est mise en siège par Charles 7 avant de capituler en 1422.

Après avoir été achetée, revendue et enfin reprise. Elle est maintenant domaine royal et nous sommes en 1772. Après avoir été une nouvelle fois ravagée par la famine et la peste on lui accorde le droit à un marché hebdomadaire. Elle devient très connue pour ses laines et draps qui deviennent un vrai "label" Sommiérois.

Les moulins se multiplient dans les collines et sur le Vidourle. 

Au XVIe siècle, la majorité de la population embrassa la religion protestante. La ville vécut alors le drame des guerres de religions. Deux fois assiégée par le Maréchal de Damville, futur Duc de Montmorency, en 1573 (au nom des catholiques), en 1575 ( au nom des protestants)













Elle fut pratiquement détruite : "seules 38 maisons fort pauvres restaient debout".

Au siècle suivant des troubles subsistaient encore et c’est Louis XIII en personne qui en 1622, à la tête de son armée vint mettre le siége devant Sommières.

La ville se rendit après une courte défense. Une estampe retraçant ce siége se trouve à la bibliothèque nationale de Paris.

Le Duc de Rohan, reconnu pour chef des églises réformées de la province, s’empara de la ville en juillet 1625, mais en fut chassé aussitôt par les troupes de M. de Valençay, gouverneur de Montpellier.

Le dernier fait d’armes connu remonte à 1703. Jean Cavalier, un des chefs Camisards, à la tête de 800 hommes, fit une incursion dans le faubourg de Sommières, puis se retira sans pouvoir y entrer.

Après la révocation de l’Édit de Nantes, le château fut transformé en prison et on y enferma tour à tour des protestants, des soldats prisonniers, marins anglais et hollandais, des détenus politiques, des forçats et même des "filles de joie". 

Après la tourmente révolutionnaire, le château fut laissé à l’abandon. Ses ruines témoignent de son importance stratégique au cours des siècles passés. La tour, patrimoine communal, a été récemment restaurée et peut être visitée.

De 1853 à 1900, Sommières est célèbre jusque dans les capitales étrangères où on a installé des comptoirs de ventes : la distillation des essences aromatiques. La terre de Sommières conquiert le marché mondial.

En 1901, la ville change d'aspect avec la construction des quais actuels.

Au début du vingtième siècles, les mésaventures de l'année 1907 s'étant estompées, commence une ère de prospérité pour tous ceux qui vivent du vignoble. On y construit des barrages qui réduisent les risques de "Vidourlades".

Le pont romain permet toujours de franchir les rives du fleuve. Mais, le trafic étant trop intense, on a construit un pont pour une déviation : Bref, comme vous le voyez Sommières a beaucoup vécu. La Ville vit maintenant du tourisme, de quelques industries et elle possède toujours son marché et ses foires très réputés dans la région.




Source : jean charles griebel


Source : Aimé Jeanjean

 
   Histoire de Sommières...

Détails du pont en 1573

Mérian, Matthäus (1593-1650)